Située à 42 kilomètres à l’Est d’Oran et à 47 kilomètres à l’ouest de Mostaganem, ARZEW s’est, de tous temps, caractérisée essentiellement par les activités de son port de création Française débutée dés 1847 :

* activités de pêche:

Cet artisanat typiquement Arzewien mettait en œuvre une flottille de 100 unités dont 18 chalutiers, 15 lamparos, 67 palangriers, pour 470 marins pêcheurs en 1959 et 656 442 kg de poissons péchés dont 117 592 kg de crevettes.

Il eut un retentissement important sur l’économie et la vie propre de la cité, la coopérative des pêcheurs fondée le 3 mars 1946 leur permettait d’échapper au monopole exercé par les grossistes et de percevoir sur le champ le fruit de leur travail. Pour la vente hors d’arzew, cet organisme disposait de camions qui connaissaient une grande activité.


La criée à ses débuts


Les Palangriers




Pierre SOLER “el Roj” à la pêche au trémail







Un Lamparo dit “Llampara “ (Tableau Toinou MOLL)

Les chalutiers et la criée








Aie, Mama , que gusto! ça vous rappelle rien ?


Louis NAVARRO (Pancha) et jean RODRIGUEZ (Juan lagana)
"La leçon de remaillage"

* de commerce:

Les principales exportations étaient constituées par :

- l’Alfa, végétal destiné à la transformation en pâte à papier principalement à destination de l’Angleterre (80000 tonnes en 1949)

- le Sel à destination de Calais, le Havre, Fécamp, Rouen, St. Servan ainsi que vers la Guinée, le Ghana, le Cameroun (41000 tonnes en 1949)

Les principales importations étaient constituées par :

- le Soufre brut en provenance du Texas ou de Sicile

- le Gaz liquéfié (42000 tonnes en 1959)

- le Pétrole, l’essence , le gas-oil en provenance des ports de Séte, la Mède, Berre





1929-Échouage du Marionga (photo Camille SOLER)



Les chalutiers, l’Alfa sur le 3eme quai, les cargos



L’AGRICULTURE

Et plus particulièrement la viticulture occupaient également une part importante de l’activité locale :
-1400 hectares de vignes produisant 65000 hectolitres de vin
- 100 hectares de céréales




l’Amandier, la Vigne, l’Olivier




L’INDUSTRIE

N’était pas absente avec :
- une usine de raffinage du soufre destiné à la viticulture pour combattre l’oïdium, construite en 1921 (6000 tonnes de soufre raffiné produites en 1959)


La cour intérieure et les fours de la sublimation




- deux briqueteries exploitant les gisements d’argile ferrugineuse mêlée de sable et de marbre

- une usine de stockage et d’embouteillage de gaz liquéfié, “Sargal” exploitée depuis Novembre 1954, avec une capacité de 2500 m3 de butane soit 1400 tonnes et 300 m3 de propane soit 140 tonnes.
Le remplissage s’effectuait à raison de 9000 bouteilles de 13 kg de butane à l’heure, le propane étant conditionné en bouteilles de 11 kg et en tubes de 35 kg



- une source d’eau minérale commercialisée, au débit de 35 l/ minute “Source St. Antoine”



- une fabrique de cordages

- une conserverie de poissons

- une fabrique de carreaux en marbre et ciment

- une saline naturelle exploitée avec un gisement de 3 millions de tonnes


Photo Yann ARTHUS-BERTRAND



- un centre de stockage de produits pétroliers “Cipan” comprenant 56 bacs réservoirs d’une capacité totale de 22 millions de litres, produits réexpédiés vers les dépôts secondaires du Département et destinés aux besoins du commerce et de l’industrie d’Oranie.



- deux entreprises de charpenterie de marine



LE GAZ D’HASSI R’MEL


En Novembre 1956, la ” S.N. Repal “ découvrait , à Hassi R’Mel, un gisement de gaz évalué à 1000 milliards de m3, sur une superficie de 2500 km2.
Selon les calculs ce forage pourrait débiter, sous une pression de fond de 270 kg / cm2, 50000 m3 par heure soit plus d’ 1 million de m3 / jour.



Le 18 Décembre 1958, le gouvernement Français décidait d’acheminer ce gaz vers la côte d’où son exploitation et son exportation sous forme liquéfiée serait possible par navires méthaniers, à partir du port d’Arzew à la cadence de 10 à 20 millions de m3 / an.

La mise en œuvre du “Plan de Constantine” devait voir la réalisation d’un gazoduc passant par Laghouat, Tiaret, Relizane, le plateau du Sersou, la Macta, Damesme à destination d’Arzew.



L’arrivée du gaz sur le littoral constituait un facteur de prospérité pour le pays et pour Arzew tout particulièrement avec la perspective d’un complexe chimique et pétrochimique de grande envergure.

Depuis que le 30 Mars 1961, à 11 heures du matin, le gaz d’Hassi R’Mel jaillit avec vigueur de la torchère terminale d’Arzew, on pouvait prédire la grande aventure industrielle du futur.

La chance providentielle d’Arzew lui assurerait, disait-on, sans aucun doute, une autonomie commerciale à très brefs délais lui permettant d’écrire un nouveau chapitre de ses annales conforme aux exigences du monde moderne et à la mesure de sa tradition comme de son actif et glorieux passé.