Ils étaient dix en 1844, cinquante en 1845, cent trente quatre en 1846 et quatre cent neuf en 1847 qui eurent à souffrir de la modicité de leurs moyens et de l’état d’insalubrité si flagrant que le choléra, dés 1847, fit de grands ravages.
L’exode s’ajoutant, l’effectif Français passa de quatre cent trente trois en 1849 à deux cent quatre vingt sept en 1850 et à cent soixante treize en 1851.
Les Espagnols, fuyant la misère dans leurs provinces d’Andalousie, de Murcie, d’Alicante et de Valence furent attirés par la similitude du climat au voisinage de leur Nation, et la certitude de trouver du travail.
Agriculteurs, alfatiers, terrassiers défricheurs, muletiers, charretiers...s’établirent à Arzew où, finalement et pour bon nombre d’entre eux, ils furent contraints de s’adonner à la pêche pour survivre.
Avec un effectif de trois cent soixante et une âmes en 1849, six cent trente six en 1850 et sept cent une en 1851, ces immigrés durs au travail, sobres et tempérants formèrent bien vite une communauté distincte que renforça, à travers le temps, l’usage de leur idiome provincial.
Ce furent leurs descendants qui exercèrent le métier de pêcheur jusqu’en 1962.
Population des principales villes d’Oranie
(recensement de 1886)
De 1861 à 1891, en Oranie, le nombre des Espagnols passa de vingt quatre mille huit cent trente cinq à plus de cent douze mille, formant ainsi le cœur de “l’Espagne Oranaise”, peuplement supérieur à celui des Français.
Répartition topographique de la population à Arzew (recensement 1960)
(selon Roland Villot) 
Pour les amateurs de statistiques, voici les chiffres résultant du recensement de 1960. Ces chiffres ne concernent que la population sédentaire légalement domiciliée à Arzew, et le recensement des logements de la corniche et des plages s’est appliqué à ceux qui sont habités pendant toute l’année, à l’exclusion des cabanons occupés sporadiquement pendant la saison estivale